Il y a des décisions qu’on prend dans un élan de liberté, un souffle de rébellion, et puis il y a celle de couper tous ses cheveux. Ce jour-là, j’ai poussé la porte du salon en me sentant invincible, et je suis ressortie avec un crâne léger, une silhouette transformée, et cette question qui trottait dans ma tête : est-ce que je viens de commettre la plus belle erreur de ma vie, ou la pire ? La coupe pixie, on en parle comme d’un acte libérateur, un symbole d’audace, mais personne ne vous prépare à ce qui vient après. À ce petit choc chaque fois qu’on croise son reflet, à ces regards intrigués, à cette intimité soudaine avec son propre visage, sans rien pour le cacher.

Je me souviens de ces femmes qui m’ont inspirée – ces icônes, ces inconnues croisées dans la rue, ces amies qui avaient osé avant moi. Pixie Geldof, Michelle Williams, toutes ces figures qui portent la coupe courte comme un étendard. Moi, Émilie, j’ai toujours eu les cheveux longs, une crinière qui me définissait un peu, beaucoup. Et puis un matin, j’ai eu envie de me sentir différente. De me sentir légère. Alors j’ai sauté le pas. Mais entre le rêve et la réalité, il y a parfois un fossé… et un coiffeur qui, peut-être, n’a pas saisi l’essence de ce que je voulais vraiment.

Le jour où tout a changé : mon rendez-vous chez le coiffeur

Je m’en souviens comme si c’était hier. J’étais assise dans ce fauteuil, la cape autour du cou, et je regardais mes mèches tomber une à une. Le bruit des ciseaux, cette sensation de vide… C’était à la fois terrifiant et excitant. J’avais choisi un salon réputé, un de ceux qui arborent les noms rassurants de Jean Louis David ou Franck Provost. J’avais même apporté une photo – une de ces coupes pixie parfaites, avec ce côté structuré mais doux, cette mèche qui frôle les sourcils. Je voulais une transformation, pas une décapitation.

Mais voilà, entre la théorie et la pratique, il y a parfois un monde. Le coiffeur, pourtant sympa, avait son propre avis sur la question. « Pour votre visage rond, il faudra raccourcir sur les côtés, alléger ici… » disait-il. Moi, je n’y connaissais rien. Je me suis fiée. Et quand il a terminé, j’ai vu une autre personne dans le miroir. Une personne aux traits durcis, aux oreilles soudain très visibles, au sourire un peu forcé. Ce n’était pas la pixie douce et espiègle que j’imaginais. C’était une coupe sévère, presque masculine. Et le pire, c’est que tout le monde dans le salon trouvait ça « super audacieux ».

découvrez mon expérience avec la coupe pixie : pourquoi j'ai décidé de tout couper, ce que cela m'a apporté, et les regrets auxquels je ne m'attendais pas. un témoignage sincère pour toutes celles qui hésitent à sauter le pas.

Je suis rentrée chez moi ce jour-là en évitant les regards dans les vitrines. J’avais l’impression d’avoir perdu une part de moi. Mes cheveux, c’était comme un journal intime, des années de vie, de souvenirs. Et d’un coup, plus rien. Ce soir-là, j’ai pleuré. Pas longtemps, mais sincèrement. Parce qu’on ne vous dit pas assez à quel point les cheveux, c’est intime. Les couper, c’est un deuil. Même quand c’est voulu.

Ce que j’aurais dû savoir avant de me lancer

Si c’était à refaire, je prendrais le temps de mieux me renseigner. La coupe pixie, ce n’est pas qu’une question de longueur. C’est une architecture. Il faut tenir compte de la texture de ses cheveux, de la forme de son visage, de son style de vie. Moi, j’ai les cheveux fins, plutôt raides. La pixie, sur moi, manquait de volume, de mouvement. Elle tombait plat, et ce malgré les produits L’Oréal Professionnel que j’ai achetés dans la foulée.

  • La forme du visage : Un visage rond a besoin de volume sur le dessus pour s’allonger. Un visage carré gagne à avoir des mèches adoucies sur les tempes. Moi, j’ai un visage rond, et on m’a coupé trop court sur les côtés, ce qui a accentué l’effet « boule ».
  • La texture des cheveux : Les cheveux bouclés ou légèrement ondulés donnent du caractère à une pixie. Les cheveux raides, comme les miens, demandent plus de travail au coiffage.
  • L’entretien : On croit que les cheveux courts, c’est facile. En réalité, il faut les couper souvent – toutes les 4 à 6 semaines – pour garder la forme. Et ça, ça a un coût.

J’ai aussi compris que tous les coiffeurs ne maîtrisent pas forcément cette coupe. C’est un exercice de précision. Il faut trouver un professionnel qui a l’habitude, qui sait travailler le dégradé, qui comprend l’équilibre des volumes. Peut-être que chez Dessange ou Saint Algue, j’aurais eu un autre résultat. On ne sait jamais.

Les premiers jours : entre regards curieux et découvertes

Les réactions de l’entourage, ça aussi, c’est une étape. Mon mari a essayé d’être gentil : « C’est… surprenant ! » Mes amies, plus directes : « Waouh, tu as osé ! » Mais dans leurs yeux, je devinais parfois de la perplexité, voire de la pitié. Au bureau, les collègues me lançaient des « Alors, cette nouvelle vie ? » comme si j’avais changé de planète. Je me sentais observée, jugée. Et en même temps, je découvrais des choses sur moi.

Par exemple, je ne m’étais jamais rendu compte à quel point je me cachais derrière mes cheveux. D’un coup, plus possible de jouer avec une mèche quand je suis stressée, plus de frange à rabattre quand je veux éviter un regard. Mon visage était nu, offert. Et ça, c’est à la fois angoissant et libérateur. On apprend à s’assumer, à regarder les gens droit dans les yeux. On devient plus courageuse, presque malgré soi.

Et puis, il y a eu les avantages inattendus. Le temps gagné le matin ! Plus besoin de passer vingt minutes à démêler, sécher, lisser. Un coup de peigne, un peu de pâte Schwarzkopf, et hop. Les cheveux courts, c’est un confort quotidien. Et côté sensation, c’est incroyable : le vent sur le cuir chevelu, la fraîcheur de l’oreiller… Ce sont de petits plaisirs simples, mais qui comptent.

Les produits qui m’ont sauvé la mise

Pour dompter cette pixie récalcitrante, j’ai dû investir dans une nouvelle routine. Exit le shampoing classique, place aux soins spécifiques. J’ai testé des produits de Kérastase pour redonner de la brillance, des cires de Wella pour sculpter les mèches. Voici ce qui a fonctionné pour moi :

Produit Utilisation Résultat
Pâte texturisante Appliquée sur cheveux mouillés pour créer du volume Donne du mouvement sans effet gras
Spray brillant Pulvérisé sur les pointes Rend la coupe plus soignée, moins sévère
Shampoing sec Les jours où les racines graissent Gain de temps et fraîcheur instantanée

Mais malgré ces astuces, je n’ai jamais réussi à obtenir exactement le style que je voulais. Ma pixie restait trop sage, ou trop désordonnée. Jamais vraiment moi. C’est là que j’ai commencé à regretter.

Le regard des autres et le miroir de soi

Portez une coupe pixie, et vous deviendrez malgré vous un statement. Les gens vous cataloguent : « la rebelle », « la fashion », « la garçon manqué ». Moi qu’on disait plutôt discrète, je me suis retrouvée avec une image qui ne me correspondait pas tout à fait. Et puis, il y a ces moments gênants, comme quand on vous appelle « monsieur » par derrière. La première fois, ça pique. Ensuite, on apprend à en rire. Mais au fond, ça interroge.

Est-ce que cette coupe m’a vieillie ? Au début, je le craignais. En réalité, elle a plutôt mis en lumière mes traits, mes yeux, mon sourire. Les cheveux longs, parfois, atténuent le visage. Là, tout est accentué. Les rides, oui, mais aussi la lumière dans le regard. C’est une coupe honnête. Elle ne triche pas. Et ça, il faut l’accepter.

J’ai aussi découvert une forme de solidarité entre « pixies ». Dans la rue, on échange des regards complices avec celles qui ont osé le même saut. C’est comme un club secret. On se comprend sans se parler. Et puis, il y a ces inconnues qui vous arrêtent pour vous dire : « J’adore vos cheveux, moi je n’oserais jamais. » Ça fait du bien, ces petits moments de connexion.

Les styles de pixie qui fonctionnent selon les visages

Si je devais donner un conseil à celles qui veulent sauter le pas, ce serait celui-ci : étudiez les variantes. La pixie n’est pas une coupe unique. Il y a la pixie mulet, plus longue derrière, la pixie frange, qui joue sur les longueurs avant, la pixie dégradée, plus graphique. Voici ce que j’ai appris en observant autour de moi :

  • Visage rond : Opter pour une pixie avec de la hauteur sur le crâne et des mèches effilées sur les côtés pour créer une illusion de longueur.
  • Visage carré : Privilégier des mèches douces qui encadrent la mâchoire, avec un dégradé discret pour adoucir les angles.
  • Visage ovale : La chance ! Presque toutes les pixies conviennent, surtout celles avec une frange latérale pour équilibrer.

Moi, j’aurais dû choisir une pixie avec plus de longueur sur le dessus, une frange souple qui tombe sur le côté. Mais sur le moment, dans l’euphorie du changement, on ne pense pas toujours à ces détails.

Entre regrets et apprentissages : ce que cette coupe m’a appris

Aujourd’hui, mes cheveux ont repoussé. Ils frôlent à nouveau mes épaules. Et quand je regarde les photos de ma période pixie, j’ai un pincement au cœur. Pas de regret, finalement, mais une forme de nostalgie. Cette coupe, je ne l’ai jamais vraiment apprivoisée, mais elle m’a appris des choses essentielles.

D’abord, elle m’a appris à ne plus avoir peur du regard des autres. À assumer mes choix, même quand ils ne font pas l’unanimité. Ensuite, elle m’a rappelé que notre apparence ne nous définit pas. Je suis la même Émilie, avec ou sans cheveux. Enfin, elle m’a montré que l’audace, ça se travaille. Ce n’est pas qu’une question de coiffure, c’est un état d’esprit.

Et puis, cette expérience m’a réconciliée avec les coiffeurs. Je ne dirais pas que je retournerai chez Coiffirst ou Toni&Guy demain pour une nouvelle pixie, mais je sais maintenant qu’un bon dialogue avec son professionnel est crucial. Apporter des photos, expliquer son quotidien, ses craintes… La coupe, c’est une collaboration.

Si c’était à refaire : ma checklist idéale

Pour celles qui veulent tenter l’aventure, voici ce que je recommanderais aujourd’hui, avec le recul :

  1. Choisir le bon professionnel : Privilégier un coiffeur spécialisé dans les coupes courtes, peut-être en salon Saint Algue ou Dessange, et regarder ses réalisations avant.
  2. Préparer des photos précises : Pas juste « une pixie », mais plusieurs angles, plusieurs styles. Montrer ce qu’on aime, et ce qu’on n’aime pas.
  3. Anticiper l’entretien : Prévoir le budget et le temps pour les retouches régulières. Une pixie négligée perd tout son charme.
  4. Essayer virtuellement : Utiliser des applications de simulation pour visualiser la coupe sur son visage avant de se lancer.
  5. Accepter la période d’adaptation : Les premières semaines sont souvent déroutantes. Se donner le temps d’apprivoiser ce nouveau reflet.

Moi, je ne regrette pas d’avoir essayé. Cette coupe pixie, même si elle n’a pas été le succès que j’espérais, fait partie de mon histoire. Elle m’a offert des moments de doute, mais aussi des éclats de fierté. Et au fond, n’est-ce pas ça, l’essentiel ? Oserez-vous, à votre tour, sauter le pas ?