Je me souviens de ce mardi gris, assise dans le salon d’attente de mon psy, feuilletant un magazine dont je ne lisais pas les lignes. À côté de moi, une femme d’une quarantaine d’années pianotait nerveusement sur son téléphone. Nous avons échangé un regard complice, celui de ceux qui cherchent des réponses sans vraiment savoir quelles questions poser. Elle m’a alors chuchoté : « Ils parlent tous de confiance en soi, mais personne ne nous dit comment faire concrètement. » Cette phrase m’a poursuivie. Et si la solution ne se trouvait pas là où on l’attendait ? Et si, pour une fois, il fallait cesser de creuser dans le passé pour enfin agir sur le présent ?

La confiance en soi n’est pas ce que vous croyez

La plupart d’entre nous imaginons la confiance en soi comme un état permanent, une sorte de superpouvoir que certains posséderaient et d’autres non. Je l’ai cru longtemps, jusqu’à ce que je tombe sur les travaux de Jean Garnot, qui définit la confiance en soi comme « une évaluation réaliste et ponctuelle qu’on a des ressources nécessaires pour affronter une situation particulière ». Autrement dit, ce n’est pas un sentiment figé, mais une capacité qui se construit situation par situation. Comme un muscle, elle se travaille, s’affûte, et parfois… elle tremble.

Je me revois à mes débuts en tant que blogueuse, persuadée que je n’y arriverais jamais. Publier mon premier article m’a demandé un effort surhumain – celui de croire, ne serait-ce qu’un instant, que j’avais quelque chose à dire qui méritait d’être lu. Cette forme de confiance, ponctuelle et fragile, n’avait rien à voir avec l’assurance dont semblaient jouir certains conférenciers ou influenceurs. Elle était modeste, presque timide, et pourtant… elle a suffi.

découvrez pourquoi cette nouvelle approche de la confiance en soi fait débat parmi les psychologues. révolutionnez votre vision de vous-même avec des méthodes inédites, validées ou critiquées par les experts.

Confiance en soi vs estime de soi : le grand malentendu

Combien de fois ai-je entendu ces termes employés indistinctement, comme s’ils signifiaient la même chose ? Pourtant, la différence est fondamentale, et éclairante. L’estime de soi, c’est le regard global que l’on porte sur sa propre valeur. La confiance en soi, elle, relève de l’action : c’est la certitude d’être capable de faire face à un défi précis. L’une est un sentiment, l’autre une mise en mouvement.

Prenez l’exemple de Marie, une amie proche qui a développé une confiance en soi blindée après des années à douter de sa valeur. Son estime de soi – cette conviction profonde qu’elle méritait le respect et le succès – a mis du temps à se reconstruire. Mais sa confiance en soi, elle, a progressé bien plus vite dès qu’elle a commencé à agir concrètement : prendre la parole en réunion, postuler à un emploi ambitieux, dire non quand il le fallait. Agir avant de croire, en somme.

Cette distinction, pourtant cruciale, est souvent ignorée par les approches traditionnelles. Combien de thérapies se concentrent sur le « pourquoi » – plonger dans les souvenirs, décortiquer les blessures – sans jamais proposer de « comment » ? Sans jamais offrir de clés pour passer à l’action ?

La méthode qui bouscule les psys : arrêter de penser, commencer à faire

Imaginez : et si, au lieu de passer des heures à analyser vos peurs, vous vous lanciez simplement ? C’est le postulat audacieux – et franchement divisant – d’une nouvelle approche que j’ai découverte récemment. Une approche que certains qualifient de révolutionnaire, et d’autres de dangereusement simpliste.

Je l’ai testée moi-même, avec le scepticisme qui me caractérise. Plutôt que de ruminer ma timidité lors des événements networking, j’ai fixé une règle : aborder une personne inconnue dans les cinq premières minutes. Sans réfléchir. Sans préparer de phrase. Juste… y aller. Et devinez quoi ? La première fois, j’ai bafouillé. La deuxième, un peu moins. La troisième, j’ai même ri de ma propre maladresse. Je n’avais pas réglé mes insécurités profondes – mais j’avais agi malgré elles.

Cette idée, appuyée par des courants comme les TCC (Thérapies Cognitivo-Comportementales), met l’accent sur le comportement plutôt que sur l’introspection pure. Pour ses défenseurs, l’action précède et nourrit la conviction. Pour ses détracteurs, elle risque de négliger les causes profondes des blessures narcissiques. Le débat fait rage dans les cercles psy, et il est passionnant à observer.

Les 5 piliers de la Confid’Action

J’ai nommé cette approche la Confid’Action – un mélange de confiance et d’action, évidemment. Voici ses principes fondateurs, que j’ai regroupés après m’être documentée et avoir échangé avec des personnes l’ayant testée :

  1. Agir avant de se sentir prêt : ne pas attendre que la peur disparaisse pour avancer.
  2. Accepter l’imperfection : le droit à l’erreur comme partie intégrante du processus.
  3. Se fixer des micro-défis : des actions simples et quotidiennes pour construire sa confiance pas à pas.
  4. Célébrer les petites victoires : noter chaque succès, aussi minime soit-il.
  5. Se désidentifier de ses échecs : un échec est une action qui n’a pas marché, pas une définition de soi.

Comme me l’a confié une lectrice, Sophie, 32 ans : « Avant, je restais paralysée à l’idée de mal faire. Maintenant, je me dis : “Tente, et on verra”. Ça a changé ma vie professionnelle – et même ma façon d’envisager les relations amoureuses. »

Ce que en pense les spécialistes (et pourquoi ça les divise)

J’ai voulu creuser le sujet en interrogeant – virtuellement, et parfois réellement – des professionnels. Les avis sont… tranchés. Pour les partisans des thérapies brèves ou comportementales, cette méthode est une bouffée d’air frais. « Enfin une approche qui redonne du pouvoir d’agir aux patients », s’enthousiasme une psychologue clinicienne rencontrée lors d’un colloque.

Mais du côté des psychanalystes ou des tenants des thérapies longues, les réserves sont nombreuses. Certains craignent que cette focalisation sur l’action évacue trop rapidement la nécessaire compréhension de soi. « Agir sans comprendre, c’est comme repeindre une maison dont les fondations sont fissurées », m’a confié un psychothérapeute qui préfère garder l’anonymat.

Entre ces deux positions, un troisième son de cloche émerge : celui des intégrateurs, qui estiment que l’action et l’introspection ne sont pas antagonistes, mais complémentaires. Comprendre d’où viennent ses blocages, puis expérimenter concrètement de nouvelles façons d’être. Cette voie médiane, plus nuancée, me parle personnellement.

Et l’estime de soi dans tout ça ?

Si la Confid’Action travaille surtout la confiance en soi – la capacité à agir – qu’en est-il de l’estime de soi, cette valeur fondamentale que l’on s’accorde ? Peut-on vraiment construire l’une sans l’autre ?

D’après mon expérience et les témoignages recueillis, l’action réussie nourrit l’estime de soi. Chaque défi relevé, chaque peur surmontée, vient renforcer l’idée que l’on est capable et valable. Comme un cercle vertueux : j’agis, donc je me prouve que je peux, donc je m’estime davantage.

Bien sûr, cela ne suffit pas toujours. Pour les blessures anciennes ou profondes, un travail sur l’estime de soi reste nécessaire. Mais il peut être facilité, accéléré même, par des actions concrètes qui viennent contredire les croyances négatives. Comme l’explique si bien Charles Pépin dans son ouvrage sur la confiance en soi, c’est en se confrontant au monde que l’on se découvre soi-même.

Comment appliquer ça au quotidien ?

Théorie, c’est bien… mais pratique, c’est mieux. Voici quelques idées pour intégrer la Confid’Action dans votre vie, sans attendre :

  • Lister trois situations qui vous mettent mal à l’aise (ex : parler en public, exprimer un désaccord, démarrer une conversation) et vous engager à en affronter une dans la semaine.
  • Tenir un journal de bord des actions courageuses, aussi petites soient-elles. Relisez-le les jours de doute.
  • Arrêter de vous comparer. La confiance se construit avec vous-même, pas en regardant les autres.

Une de mes lectrices, Laura, a utilisé cette méthode pour double son salaire en six mois. Non pas en devenant subitement ultra-confiance, mais en osant demander, négocier, argumenter – bref, en agissant.

Et si vous testiez ?

Je ne prétends pas détenir la vérité – juste partager une piste qui m’a intriguée, aidée parfois, et qui semble porter ses fruits pour beaucoup. Peut-être est-ce là le cœur du débat : cette méthode ne convient pas à tout le monde, ni à toutes les situations. Mais elle offre une alternative concrète à ceux qui stagnent dans la réflexion.

Et vous, seriez-vous prêt à arrêter de penser pour commencer à faire ? À troquer une partie de votre introspection contre de l’expérimentation ? Le débat est ouvert… et il n’a pas fini de diviser les psys.

Questions fréquentes

Cette méthode peut-elle remplacer une thérapie ?

Non, surtout pas. Elle peut être un complément, une inspiration, mais ne remplace pas un accompagnement personnalisé par un professionnel, surtout en cas de souffrance psychologique importante.

Agir sans réfléchir n’est-il pas risqué ?

Bien sûr, il s’agit d’agir avec discernement – pas de se jeter dans des situations dangereuses. Commencez par des défis simples et sans conséquences graves.

Comment savoir si cette approche est faite pour moi ?

Si vous avez tendance à trop réfléchir, à être paralysé par l’analyse, ou si les thérapies purement introspectives vous semblent inefficaces, cela vaut peut-être le coup d’essayer.

Combien de temps faut-il pour voir des résultats ?

Certains ressentent un changement en quelques semaines, pour d’autres cela prend plus de temps. La régularité est clé.

Peut-on combiner cette méthode avec d’autres approches ?

Absolument. Beaucoup de personnes l’intègrent à un travail thérapeutique plus classique, ou à des pratiques comme la méditation ou le sport.