Vous savez, cette petite phrase qu’on entend si souvent : « J’aimerais tellement voyager, mais je suis seule ». Comme si être seule était une fin en soi, une barrière infranchissable. Moi, Émilie, je l’ai pensée, je l’ai dite, je l’ai même écrite dans mon journal intime il y a quelques années. Pourtant, aujourd’hui, je vous écris ce billet depuis un café à Lisbonne, entourée de rires et de visages nouveaux—des femmes rencontrées il y a à peine trois jours, et avec qui je partage déjà des fous rires et des confidences. Comment en suis-je arrivée là ? En osant. En osant franchir le pas des voyages organisés pour personnes seules. J’ai testé cinq formules différentes, cinq approches du voyage solo, et ce que j’ai découvert m’a littéralement bouleversée. Ce classement, je vous le partage sans filtre, avec ses éclats de lumière et ses petits grains de sable.
Le réveil du voyageur solitaire : pourquoi j’ai sauté le pas
Il y a quelque chose de profondément intimidant à imaginer partir seule. On se projette dans des aéroports immenses, des chambres d’hôtel trop silencieuses, des dîners en tête-à-tête avec son assiette. Pourtant, selon une étude récente, près de 40 % des voyageurs français envisagent désormais de partir seuls—un chiffre qui a doublé en cinq ans. La solitude n’est plus une fatalité, mais une opportunité. Moi, j’ai commencé par un week-end à Berlin. Pas trop loin, pas trop long, juste ce qu’il faut pour tester l’eau. Ce qui m’a convaincue ? La promesse de ne pas être réellement seule. Ces formules de voyages organisés pour personnes seules reposent sur un principe simple : on part individuellement, mais on vit collectivement. Le groupe devient une petite communauté éphémère, un cocon où les regards se croisent, où les histoires s’échangent, où les timidités fondent comme neige au soleil. Je me souviens de ce premier dîner, assise à une table avec trois autres femmes—une architecte lyonnaise, une professeure de yoga marseillaise et une retraitée normande. Nos vies n’avaient rien en commun, si ce n’est cette envie de découvrir, de rompre avec le quotidien. Et ça a suffi.
Formule 1 : Le jumelage classique—l’option sécurité
La première formule que j’ai testée—et probablement la plus répandue—est celle du jumelage. Le principe ? On vous assigne une colocataire de chambre, sélectionnée en fonction de critères basiques (âge, préférences de voyage, etc.). L’avantage est évident : pas de supplément single, donc un coût maîtrisé. Mais attention, le jumelage, c’est un peu comme une loterie—parfois on grosse, parfois… moins. J’ai vécu les deux. Avec Sophie, une graphiste toulousaine, le courant est passé instantanément. Nos rythmes étaient similaires, nos envies de découverte alignées. À l’inverse, avec Carole (je change son nom par charité), les nuits étaient ponctuées de ronflements symphoniesques et de réveils à 5h du matin pour… méditer. Sans décrire. Alors, comment maximiser ses chances ?
- Poser les bonnes questions avant : heure de coucher, petit-déjeuner oui/non, tolerance au bruit
- Exiger un échange téléphonique : rien ne vaut une conversation pour sentir les vibes
- Garder une porte de sortie : certaines agences permettent de changer si vraiment ça ne colle pas
Cette formule reste idéale pour celles qui cherchent à économiser tout en socialisant, mais elle demande un petit travail en amont.
Formule 2 : Les groupes 100% solo—la tribu des affranchies
Là, on passe à un niveau supérieur. J’ai testé un séjour en Grèce avec un groupe composé exclusivement de voyageuses seules. Aucun couple, aucune famille—rien que des solo aventurières. L’énergie était électrisante. On se sent immédiatement comprises, légitimes, sans avoir à justifier notre présence ou notre statut. Le groupe, d’une quinzaine de femmes, oscillait entre 28 et 65 ans—une diversité générationnelle riche et surprenante. Maria, 70 ans, nous a appris à danser le sirtaki ; Léa, 30 ans, nous a guidées vers les meilleurs spots Instagram d’Athènes. Chacune apportait sa pierre à l’édifice. Voici ce qui fait la force de cette formule :
- La bienveillance absolue : personne n’est là pour juger, seulement pour partager
- L’absence de sentiment de tiers : on ne dérange pas un couple ou un groupe d’amis
- La flexibilité : celles qui veulent du calme peuvent s’isoler sans culpabiliser
Le seul bémol ? Il faut aimer l’effervescence collective. Moi, j’ai adoré.
Formule 3 : Le sur-mesure avec guide local—le luxe de l’autonomie
Pour celles qui redoutent les groupes trop imposants, j’ai découvert une pépite : les voyages organisés avec guide local dédié aux solo. Imaginez : vous êtes seule, mais un guide vous attend à l’aéroport, vous accompagne tout au long du séjour, et s’adapte à vos envies. J’ai testé ça au Maroc, et ce fut une révélation. Ahmed, mon guide, n’était pas seulement un expert des ruelles de Fès ; il était aussi un facilitateur de rencontres. Il m’a invitée à partager un thé avec sa famille, m’a emmenée dans des échoppes invisibles pour les touristes, m’a même appris à négocier sans passer pour une ignorante. Cette formule offre :
| Avantage | Inconvénient |
|---|---|
| Flexibilité totale | Coût plus élevé |
| Immersion culturelle profonde | Moins d’interactions avec d’autres voyageurs |
| Sécurité renforcée | Nécessite de bien choisir son guide |
Parfait pour les introvertis qui veulent du lien sans la foule.
Formule 4 : Les croisières solo—le paradoxe de l’immensité
Je n’y croyais pas trop, mais j’ai embarqué pour une croisière en Méditerranée réservée aux voyageurs solo. Sur le papier, l’idée est séduisante : un cadre luxueux, des escales variées, et une communauté forcée de célibataires. En réalité, c’est un mélange surprenant de moments magiques et de… moins magiques. Les croisières organisent des événements de networking, des dîners à thème, des activités de groupe. J’ai rencontré des personnes formidables, dont une avocate mexicaine avec qui je correspond toujours. Mais il y a aussi une pression sociale subtile—celle de devoir constamment sociabiliser, sous peine de se sentir exclue. Et puis, il y a la question des cabines : si vous ne voulez pas payer le supplément single (souvent exorbitant), le jumelage est obligatoire. Mon classement :
- Atmosphère : 7/10—animée mais parfois artificielle
- Rencontres : 8/10—diversité des profils impressionnante
- Rapport qualité-prix : 5/10—cher pour ce que c’est
À réserver pour ceux qui aiment le luxe et les programmes chargés.
Formule 5 : Les retraites actives—quand le voyage devient thérapie
Dernière teste, et pas des moindres : une retraite de yoga et randonnée en Sicile, réservée aux femmes seules. Là, on quitte le domaine du tourisme pour entrer dans celui du développement personnel. Le groupe était petit—huit femmes—et l’ambiance, incroyablement soudée. Les journées alternaient between séances de yoga, randonnées dans les montagnes, et temps libre pour écrire, lire, ou simplement être. Ce qui m’a marquée ? La profondeur des échanges. On ne parlait pas que de destinations ; on parlait de vies, de choix, de doutes. Cette formule est bien plus qu’un voyage ; c’est une expérience transformative. Elle convient particulièrement :
- Aux femmes en reconversion ou en questionnement
- Aux grandes introvertis qui préfèrent les petits groupes
- A celles qui cherchent à combiner voyage et bien-être
Le prix est élevé, mais l’investissement émotionnel en vaut la peine.
Mon classement choc—ce que j’en retire vraiment
Alors, laquelle choisir ? Après ces cinq expériences, voici mon verdict personnel—subjectif, partial, et assumé :
| Formule | Note globale | Pour qui ? |
|---|---|---|
| Groupes 100% solo | 9/10 | Les sociales, les curieuses, celles qui veulent du lien |
| Retraites actives | 8.5/10 | Les en quête de sens, les besoin de ressourcement |
| Avec guide local | 8/10 | Les indépendantes qui veulent du sur-mesure |
| Jumelage classique | 6.5/10 | Les budget, si travail en amont est fait |
| Croisières solo | 6/10 | Les amateurs de luxe et programmes structurés |
Ce que ces voyages m’ont appris, au-delà des destinations, c’est que la solitude choisie est une force. On revient plus confiante, plus ouverte, plus consciente de sa propre capacité à créer du lien. Alors, si vous hésitez encore, je vous pose la question : et si votre prochaine aventure commençait par un clic ?